Ce dimanche s’ouvrait la 27ème édition de la conférence mondiale sur le climat à Charm El Cheikh en Égypte. Après tant d’années de sommets liés à l’écologie, que reste-t-il des avancées sur le climat ? Sur quoi va se concentrer cette nouvelle rencontre ?

Du 6 au 18 novembre prochain, à Charm el-Cheikh en Égypte, les chefs de plus de 200 États se réunissent pour entamer des négociations liées au changement climatique et à la transition écologique. Un an après la Conférence de Glasgow, environ 40 000 participants (délégations, médias, ONG, entreprises, etc) sont attendus dans la station balnéaire. L’an dernier, l’idée était de faire réfléchir les institutions financières sur le changement climatique. Sans grand succès… Chaque sommet prévoit son lot d’engagements au sortir de longues négociations entre les chefs d’État ; Mais ces engagements, non contraignants, sont souvent pointés du doigt pour leur inefficacité et leur manque d’ambition face à l’urgence climatique. Que peut-t-il donc se passer de plus cette année ? Cette vingt-septième COP se définit comme une COP de “transition”. S’il s’agit surtout, selon Clément Sénéchal, chargé de campagne pour le climat de Greenpeace, de “préparer le premier bilan mondial en 2023 qui doit faire le point sur la mise en œuvre de l’Accord de Paris (ndlr : signé lors de la COP15). Il s’agit notamment de définir les critères utilisés pour jauger les progrès effectués ». Mais ce qu’il faut surtout relever, c’est le caractère inédit de la tenue de cette rencontre sur le continent africain. Continent le moins pollueur de la planète (moins de 4 % des émissions de gaz à effet de serre), il est pourtant l’un des premiers à souffrir des conséquences de la crise climatique.
Une COP pour aider les pays les plus vulnérables
L’Europe se réchauffe beaucoup plus vite que prévu, nous déplorons les inondations en Asie, les sécheresses et famines dans le sud, les canicules, les incendies… Et pourtant, nous ne sommes qu’à 1,1 degrés des températures normales saisonnières. Nous voilà déjà terrassés par les catastrophes successives, particulièrement assassines dans les pays les plus vulnérables – en première ligne en ce qui concerne le réchauffement climatique. Les pays dits “en développement” ont donc décidé de faire bloc lors de cette COP27 afin de renouveler leur demande d’aide financière et, surtout, un dédommagement financier lié aux catastrophes récentes. Cette question délicate des “pertes et dommages” a été officiellement ajoutée à l’ordre du jour lors de la cérémonie d’ouverture, alors qu’elle ne devait jusqu’alors ne faire l’objet que d’un “dialogue”, prévu jusqu’en 2024. Le ministre des Affaires étrangères égyptien Sameh Choukri a même déclaré : “Cette inclusion à l’agenda reflète un sens de la solidarité et de l’empathie pour la souffrance des victimes des catastrophes causées par le climat”. Lors de la COP15, celle des accords de Paris, les pays dits “développés” s’étaient aussi engagés à mobiliser une enveloppe de 100 milliards de dollars par an à partir de 2020 pour aider les pays en développement à s’adapter aux changements climatiques. Les besoins d’adaptation aux changements climatiques dans les pays vulnérables devraient monter en flèche pour atteindre 340 milliards de dollars rien que des États-Unis, et ce par an d’ici à 2030. Pourtant, ce soutien représente aujourd’hui moins d’un dixième de ce montant, c’est-à-dire que presque personne ne prend part à ses engagements. Ces chiffres sont soulevés par les Nations Unies dans un rapport détaillé sur le déficit d’adaptation. Bien que les COP successives n’aient pas aidé à faire valoir les engagements des États, ils servent tout de même à une chose comme le relève France 24 : mettre sur un pied d’égalité tous les portes-paroles des pays, pauvres ou riches, et leur permettre de se faire entendre.
Guerre en Ukraine et crise énergétique
La guerre en Ukraine et la crise de l’énergie qui en découle ont souligné davantage la fragilité des décisions prises lors des COP. Le dernier rapport de l’Agence internationale de l’énergie, l’AIE, publié fin octobre, déclare que ce conflit a permis « d’accélérer la transition vers un système énergétique plus durable et sûr ». Certains États pourraient même vouloir revenir sur la « Déclaration mondiale sur la transition du charbon à l’énergie propre » actée à la dernière COP, en novembre 2021 à Glasgow. En conséquence : l’accessibilité aux énergies renouvelables, les aides d’États permettant les installations individuelles pour la transition énergétique (panneaux solaires, pompes à chaleur et autres dispositifs) pourraient devenir la clef vers un monde plus sûr et plus écologique, en même temps ! Si les États décident une bonne fois pour toutes de mettre du cœur à l’ouvrage. Affaires à suivre…