Les annonces sont officielles, le gouvernement prévoit des coupures d’électricité cet hiver. Pour le réseau de transport de l’électricité (RTE), elles pourraient se déclencher entre cinq et dix fois en janvier. Comment en est-on arrivé là, et quelles solutions pour y faire face ?

Le gestionnaire du réseau de transport d’électricité affirme qu’il existe désormais un risque élevé de tensions sur le réseau en janvier prochain, en raison d’un retard à l’allumage des réacteurs nucléaires. Résultat, nous voilà menacés de coupures d’électricité et ce, sans même d’exception pour les personnes sous respirateur à domicile. Entre cinq et dix au total, une vingtaine si les températures dégringolent (le froid affectant les réseaux électriques). Selon RTE, la France se trouve dans une situation de crise inédite qui pourrait durer plusieurs hivers. On parle donc de délestage, soit une sorte de respiration en coupant le courant du pays. Pourquoi et comment en est-on arrivé là ?

Parce que le parc nucléaire français sur lequel repose notre production et diffusion d’électricité est en partie à l’arrêt. Jusqu’à maintenant, vingt réacteurs répartis aux quatre coins de la France sont en veille ; chacun pour des raisons différentes. Pour certains, il s’agit de maintenance courante, d’autres encore pour corrosion sous contrainte, c’est-à-dire des fissures de corrosion détectées sur certains réacteurs qu’il faut réparer. Mais là où le bas blesse, c’est qu’EDF a pris du retard sur toutes ces maintenances et réparations, et que par-dessus cela, la crise énergétique liée à la guerre en Ukraine continue de battre son plein. 20 infrastructures sur les 56 qu’exploite l’énergéticien sont encore à l’arrêt et doivent être progressivement relancées jusqu’à la fin du mois de février. EDF, notre principal fournisseur, a également mis du temps à remplir ses réservoirs d’eau en raison de trop faibles pluies. Une pénurie d’eau empêchant les barrages d’être remplis à plus des deux tiers de leur niveau, ce qui pourrait constituer un souci supplémentaire dans la fourniture d’électricité. Des apports d’énergie aux frontières, comme avec le Belgique ou l’Allemagne, tentent de combler des manques, mais cela reste un élément insuffisant pour compenser à l’échelle du pays.

Comment faire face

Pour les citoyens français, la situation est presque inédite – même une coupure générale unique était déjà arrivée en 1978. Mais pour tout un chacun la situation fait peur, malgré la possible alerte au préalable de l’application Ecowatt. Enedis a même dédié un site internet pour répertorier les zones pouvant être affectées par les pannes de courant. 60% de la population vit dans des régions qui seront soumises à des coupures de courant alternées où l’électricité sera coupée aux heures de pointe – pour éviter la trop forte tension sur le réseau. Les régions concernées alterneront au jour le jour, mais si elles arrivent, les coupures toucheront tout de même à chaque fois environ quatre millions de personnes. Selon les annonces, les coupures seront annoncées à la population touchée la veille à 17 heures.

Mais qui dit que tout le monde aura accès à l’application dans les temps ? Qui des personnes âgées ou celles ne possédant pas de smartphone ou d’ordinateur assez puissant ?

De manière générale, le gouvernement a incité les Français à “la fin de l’abondance” dans son plan de sobriété énergétique, à savoir baisser la température chez soi, éteindre les lumières inutiles, décaler certains usages domestiques énergivores, éviter les cuissons longues… Tout  ce qui pourrait amener à une tension sur le réseau électrique collectif. Une utilisation “raisonnée” de notre consommation d’énergie, donc. Selon RTE, une baisse de 1 à 5% de la consommation permettrait d’éviter le risque de coupure dans le scénario central tandis qu’il faudrait pousser cette diminution à 15% dans le scénario le plus extrême.

D’un point de vue plus pratique, comme pansement sur la plaie, il est recommandable de se fournir de lampes à LED et de lampes de table sans fil à LED, rechargeables en amont, de lampes frontales, de piles rechargeables et batteries mobiles rechargeables, d’argent liquide pour pouvoir tout de même acheter des éléments de base même sans électricité, d’allumettes pour ceux qui ont des plaques de cuisson au gaz.

D’un point de vue plus long-terme, pour ceux pour qui cela est possible, il s’agit également de repenser son apport global en énergie. Par exemple, en investissant dans des panneaux solaires, en faisant des travaux d’isolation de son logement pour contrer le manque de chauffage, en repensant au maximum son habitat pour une autoconsommation, permettant d’échapper aux aléas de ce type. Chez Synergie Transition, nous optons pour l’énergie renouvelable et l’indépendance énergétique aux travers d’outils toujours plus performants et adaptés à vos besoins. Pour une transition énergétique et un avenir plus serein.