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Les pionniers de la Low-Tech : Corentin de Chatelperron

Table des matières

Chaque mois, Synergie Transition vous propose de découvrir l’un.e des pionnier.e.s des Low Tech, ces systèmes technologiques utiles, durables et accessibles à tous permettant d’aller collectivement vers la transition énergétique. Pour notre deuxième portrait, partons en mer avec Corentin de Chatelperron – ingénieur et aventurier.

“La pensée Low-tech permet de vivre mieux avec moi”. Voici la première déclaration que l’on trouve sur le site du Low-tech Lab, l’association créée par Corentin de Chatelperron en 2016. Un adage comme une carte de route pour celui qui est devenu l’un des pionniers français de la Low-tech. Mais bien avant cela, Corentin a commencé par faire des études d’ingénieur et partir travailler au Bangladesh, dans un chantier naval. C’est là-bas qu’a commencé à germer son idée de faire avec du local, pour le local, et si possible de manière écologique. Il s’est alors attelé à faire remplacer la fibre de verre avec laquelle étaient construits les bateaux par de la fibre naturelle locale, la jute. Un bon moyen de faire aussi marcher l’économie du Bangladesh. Il décide donc de créer lui-même ce bateau et de tenter avec la grande traversée. Et ce fut un succès, car il est même arrivé à rentrer en France avec, tel un pirate des mers du sud. Par la suite, il crée un laboratoire de recherche au Bangladesh sur la fibre de jute, et, début 2013, il met à l’eau le premier bateau au monde fabriqué en composites à base de fibre de jute. Par la même, il crée Gold of Bengal, association dont le but est de faire émerger des solutions techniques utiles et durables. 

Mais comment en est-il venu à s’intéresser aux low-tech et à créer le Low-tech lab ? D’une idée dingue et géniale à la fois : celle de partir faire le tour du monde sur un catamaran afin d’aller découvrir les low-tech les plus inventives et méconnues des quatre coins de la planète. 

Explorateur écolo et roi de la débrouille 

Au fil des escales, Corentin découvre le bidon à spiruline de Madagascar, le four solaire indien, le pyrolyseur à déchets du Sri Lanka, le dessalinisateur marocain, ou encore le pédalier à tout faire français… Il décide de les compiler, de les recenser méticuleusement. Ces techniques peu coûteuses et facilement reproductibles sont des réponses concrètes et pratiques aux problématiques du quotidien. C’est pourquoi, après ses six années passées à parcourir la planète, Corentin a fait un autre pari : celui de vivre en autarcie sur son bateau avec seulement ses low-tech pour subvenir à ses besoins. Vous vous ne vous douterez jamais de quel a été le résultat : un échec ! Il raconte au micro de l’ICAM, son ancienne école d’ingénieurs : “J’avais un petit dessalinisateur pour faire de l’eau douce grâce à de l’eau de mer et j’avais un réchaud à économie de bois, et un four solaire. Et donc je suis parti. Ça a été assez dramatique par rapport à tous les plans que j’avais eus. Ça a été un bon échec parce que mes plants de patate sont tous morts très rapidement, parce que je me servais un peu du four solaire mais j’ai eu, par exemple, avec le réchaud, je devais ramasser des morceaux de bois sur les plages, sur les îles désertes où je m’arrêtais, et j’ai embarqué des familles de termites qui ont bouffé mon Mac qui s’est cassé dans une tempête”. Mais ce n’est pas pour ça que Corentin s’est découragé, bien au contraire.

Le chemin vers l’indépendance 

C’est en revenant de ses six mois cataclysmiques que Corentin a tâché de rassembler toutes les grandes idées et innovations de la low-tech et d’en diffuser le savoir au plus grand nombre. Il crée alors son Low-tech Lab, dont le but est également de tester des prototypes, potentiellement de les améliorer, et d’aller toujours plus loin dans la découverte de technologie permettant l’autonomie, l’indépendance et l’autoconsommation. Pour Corentin et ses équipes, il s’agit donc d’apporter des technologies plus vertes, moins consommatrices, et surtout d’aider ceux ayant des moyens limités à vivre dignement et dans de meilleures conditions. Ces low-techs peuvent être utilisées à toutes les échelles, partout dans le monde, et sont une grande source d’inspiration pour tous ceux souhaitant s’inscrire dans la transition écologique. Aujourd’hui, le bateau “Le nomade des mers” parcourt toujours le monde avec à dos les membres du Low-tech Lab, et il porte avec lui nombre de low-tech permettant la survie de son équipage.

Apprendre à faire mieux avec moins, c’est également l’un des principes de la transition énergétique, permettant d’amorcer des changements afin de réduire l’impact environnemental de la production, de la distribution et de la consommation d’énergie (électricité, gaz…). Le réchauffement climatique, affectant déjà les écosystèmes, la météo ou les cultures, est en grande partie dû à l’émission de gaz à effet de serre (GES) par l’activité humaine. Or si nous tâchons, à l’image de Corentin de Chatelperron, d’être vecteur de changement pour un mode de vie plus durable, nous deviendrons nous aussi des acteurs de la lutte contre le réchauffement climatique. Chez Synergie Transition, à notre échelle nous apportons notre pierre à l’édifice en proposant des outils afin de puiser dans les énergies renouvelables et d’être les plus aptes à moins consommer : panneaux photovoltaïques, pompes à chaleur… Il n’y a pas de petits pas pour tendre vers un monde meilleur.